Les principes de production
La conduite des productions végétales est basée sur l’amélioration constante de la fertilité et de l’activité biologique des sols et en utilisant uniquement des apports d’amendements organiques. L’utilisation de produits chimiques de synthèse est interdite. Il s’agit de nourrir le sol pour nourrir la plante.
La rotation
La rotation est le cœur du système céréalier biologique. Elle doit répondre à des contraintes diverses comme le potentiel agronomique des sols (profondeur, réserve hydrique, pH, charge en cailloux…), les débouchés ou encore le matériel disponible sur la ferme.
La rotation consiste à instaurer un cycle de plusieurs cultures différentes sur une même parcelle. Elle permet d’améliorer la fertilité du sol et de lutter contre les maladies, les ravageurs et les adventices. En effet, chaque culture y est plus ou moins résistante. Diversifier les cultures empêche donc les nuisibles de s’installer durablement sur la parcelle.
Cette rotation se compose de plusieurs étapes :
>> La tête de rotation. C’est une prairie temporaire implantée sur 2 à 3 ans. 2 objectifs :
- nettoyer le sol : les fauches doivent être fréquentes et régulières pour limiter le développement des adventices,
- enrichir durablement le sol en azote en choisissant une légumineuse, la luzerne par exemple.
>> Le corps de rotation, où l’on alterne entre différentes cultures d’hiver et de printemps, plus ou moins exigeantes en azote comme le blé par exemple.
>> Entre deux périodes de corps de rotation, on peut enrichir à nouveau le sol en azote en implantant une légumineuse. C’est le relais de la rotation.
>> A la fin de la rotation, les adventices sont plus présentes et la parcelle est moins riche en azote. C’est le moment de semer une culture rustique et couvrante, de l’orge par exemple.
Une prairie temporaire est à nouveau introduite, ce qui permet de recommencer le cycle.
Gestion de la fertilité des sols
La gestion de la fertilité des sols est un des piliers de l’agriculture biologique car d’elle, dépend le niveau de production pouvant être atteint. Les pratiques culturales ont pour objectif l’expression du potentiel des parcelles. Celles-ci reposent sur le travail du sol, les amendements organiques et minéraux et le choix des cultures. Chaque pratique doit être raisonnée selon l’état du sol pour chercher à optimiser l’activité biologique. Voici quelques points clés dont la maîtrise est indispensable en agriculture biologique.
Gestion des matières organiques
La matière organique est classée en plusieurs fractions selon sa stabilité. La proportion de chacune d’entre elle doit respecter un équilibre pour optimiser l’activité biologique. Le travail de l’agriculteur consiste à faire des apports adaptés aux besoins de son sol (apport de matière organique fraîche pour un sol peu actif, apport de matière organique stable pour un sol déstructuré…).
Travail du sol
Le travail doit permettre l’aération du sol pour assurer l’alimentation en oxygène des racines et des micro-organismes. Cependant un travail abusif peut entraîner l’oxydation de la matière organique et déstabiliser la structure du sol. Chaque intervention doit être raisonnée selon la fragilité de son sol.
Amendement calcique
L’amendement calcique est indispensable pour compenser l’acidification naturelle lié à l’activité biologique. L’agriculteur doit régulièrement veiller à ce que son sol ne manque pas d’éléments carbonés dont la carence peut avoir des conséquences sur la productivité de la parcelle.
Maîtrise hydraulique
La maîtrise hydraulique assure une bonne alimentation en eau du sol tout en évitant son engorgement qui est très préjudiciable pour l’activité microbienne. Cet aspect est plus difficile à contrôler et repose surtout sur l’aménagement du territoire via des réseaux de fossés, des poses de drain ou autre.
Gestion des adventices, maladies et ravageurs
Afin de préserver les cultures de l’enherbement ou des risques maladies et ravageurs, l’agrobiologiste doit respecter quelques principes de base. En faisant le choix d’une rotation équilibrée, de variétés rustiques semées tardivement et d’une fertilisation équilibré, les cultures sont plus concurrentielles, plus résistantes et font disparaître ces facteurs limitant le rendement.
Rotation des cultures
La réussite des cultures en agriculture biologique vient beaucoup de la diversité des espèces cultivées. Il est impératif que des cultures de date de semis (hiver/printemps), de mode de semis (écartement large ou non) et de famille botanique différentes se succèdent pour éviter le développement d’une flore qui s’habituerait à des conditions toujours similaires. De même les maladies et les ravageurs, ne trouvant plus leur hôtes d’une année sur l’autre, ont du mal à s’implanter dans la parcelle.
Le choix variétal
Les caractéristiques génétiques d’une variété jouent un rôle important vis-à-vis de sa compétitivité avec les mauvaises herbes et de sa résistance aux maladies et ravageurs.
L’agrobiologiste doit porter une attention particulière à la façon dont les variétés se comportent lors du développement végétatif pour ne retenir que les plus compétitives.
Pour aller + loin >> consultez nos résultats d’expérimentation
Résultats d’expérimentation
Désherbage mécanique
La gestion des adventices passe aussi par des interventions d’outils de désherbage mécanique.
On distingue principalement les outils de passage en plein (herse étrille et houe rotative) qui sont à prévoir assez tôt en début de culture, de la bineuse qui passe uniquement dans les inter-rangs et qui peut intervenir plus tardivement.
Bien s’équiper en outil de désherbage mécanique est fortement conseillé !
La bineuse
La herse étrille
La herse étrille
Récolte, stockage et stratégie de vente
La récolte des cultures en agriculture est une étape clé car le produit obtenu doit être le plus sain possible (sans grain cassé, sans impureté…). Il vaut mieux favoriser des débits de chantier plus long avec une machine robuste et bien réglée que des débits plus importants au risque de nuire à la qualité du grain.
Le stockage doit aussi respecter certaines étapes comme le passage au séparateur et la de ventilation pour s’assurer du bon conditionnement des grains. Il peut impliquer des investissements importants pour assurer la meilleure qualité possible du produit.
La stratégie de vente repose surtout sur l’anticipation des marchés en lien avec les organismes collecteurs pour s’assurer des débouchés de la culture envisagée.